Devenu depuis peu à session unique, le baccalauréat en Guinée regroupe chaque année plus de 100.000 candidats pour les épreuves de passage au cycle d’études supérieures.
Accablé depuis des années par la fraude et la triche, le ministère de l’éducation a instauré avec ce bac session unique une tolérance zéro. Les candidats ainsi que les surveillants sont sujets à une fouille jusqu’au fond de leurs chaussettes et pantalons ! Une humiliation de quelques secondes qui est vue comme étant un mal pour un bien par certains mais que d’autres n’apprécient que très peu ce qui engendre certains accrochages de temps à autres dans certains centres d’examens dans le pays.
Ces dernières années, la fraude a pris une autre ampleur avec l’avènement des smartphones et internet. Ainsi l’année 2018 par exemple a connu un scandale de fraude sans précédent avec de nombreuses fuites et la création de groupes de chat sur Facebook Messenger et WhatsApp où des échanges ont proliféré pendant le déroulement même des examens. Ce scandale implique bien entendu aussi bien les candidats aux épreuves du baccalauréat que leurs surveillants qui ont fait preuve d’un grand laxisme.
Malgré un nombre de candidats aux examens assez conséquent, le nombre d’abandons et d’absences approche les 30%. Ces candidats qui se désistent au dernier moment sont souvent ceux qui optent pour l’armée au lieu d’un possible passeport pour les universités où encore plus d’examens les attendent. Ces redoublants préfèrent alors pouvoir toucher un salaire et ainsi, décrocher leur indépendance financière plutôt que de décrocher le baccalauréat, d’autant plus que le système ne propose pas de session de rattrapage. Un candidat qui échoue n’a d’autre choix que de redoubler ou abandonner ses études.
Alors que beaucoup s’accordent à dire que la qualité de l’éducation guinéenne est déplorable, les résultats du bac, eux, viennent confirmer ce fait avec un taux général de réussite qui ne dépasse que très difficilement les 30%. Avec en tête les candidats de l’enseignement général en option « Sciences Expérimentales », suivie de l’option « Sciences Sociales » et enfin, comme depuis des années, l’option « Sciences Mathématiques », jugée la plus difficile.
Cependant, le classement des options se renverse dans le volet Franco-Arabe alors que les résultats au bac pour les Sciences Sociales les classent, généralement, en première position devant les Sciences Expérimentales.
L’année 2018 a connu un taux de réussite parmi les plus bas 26,04 %, ce qui veut dire que les trois quarts des étudiants ont échoué à l’épreuve du Baccalauréat.
Les causes de ces déplorables résultats sont multiples, notamment l’instabilité politique et sociale, les grèves incessantes des syndicats des enseignants, le manque de moyens alloués à l’éducation, les conditions plus que précaires et notamment la nouvelle réforme de 2017 qui a supprimé les notes des contrôles continus.
En effet, les établissements privés avaient tendance à gonfler les notes de classe pour obtenir de meilleurs résultats finaux de leurs élèves de Baccalauréat. L’état a donc supprimé la note du contrôle continu du calcul et réduit le résultat du Baccalauréat au seul examen final afin de lutter contre ce type de fraude. Malheureusement, avec l’abolition de la note de classe et l’évaluation continue, le niveau des élèves a baissé davantage et très peu d’entre eux sont désormais capables d’avoir une note supérieure à la moyenne.
Les résultats au bac 2024 en Guinée seront affichés gratuitement sur notre site dès leur publication officielle.